C’est un des fondements de la vie chrétienne que de se donner car c’est la nature même de Dieu d’être Amour et de le communiquer.

 

Ainsi, la parole de Dieu l’évoque de multiples façons :

 

- Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera » (Mt 16, 24-25).

 

- « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13).

 

- « Je vous ai montré de toutes manières que c'est en travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même : Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir » (Ac 20, 35).

 

Aussi l’Eglise, dès son origine, a-t-elle eu le désir de proposer à la vénération des fidèles le modèle de chrétiens décédés qui se sont donnés sans mesure par amour, pour suivre le Christ.

Les critères de la « sainteté » ne reposent pas sur des œuvres extraordinaires, ni une grande renommée de bonté, ni encore des prodiges accomplis ; ils se vérifient sur « la perfection de la charité en édifiant les autres », la perfection de l’amour, sur une durée conséquente, dans la conformité à la volonté de Dieu par tous les engagements d’une vie.

 

Les conditions pour être reconnu saint, afin d’être proposé à la vénération des fidèles mais aussi comme intercesseurs, ont été petit à petit précisées. 

 

Jadis, c’est la « vox populi » qui désignait ceux dont la vie semblait particulièrement exemplaire. Progressivement (dans des conditions très diverses), la vox populi a été entérinée par l’évêque du lieu garant de la vie chrétienne dans son diocèse. La plupart des cultes étaient locaux et avaient pour objet le tombeau du saint.

Le premier acte authentique, écrit, de canonisation par le pape Jean XV date du Xème siècle donnant une dimension universelle à cette vénération. Bien sûr, les décisions de cultes locaux perdurent. Ce n’est qu’à partir du concile de Trente (XVIème siècle) que le droit de dire qui peut être vénéré revient au pape.

 

 

Aux XVIIème et XVIIIème siècles, l’examen des causes devient plus strictement encadré par une procédure précise et la distinction est clairement instaurée entre béatification et canonisation.