En 1991, une crise s’instaure en Algérie sur fond de divergence politico-religieuse, le Groupe Armé Islamique (GIA) voulant instaurer un Etat islamique en s’insurgeant contre le pouvoir légitime en place. Une guerre civile émerge rapidement et de nombreuses milices du GIA commencent un djihad et perpétuent notamment des assassinats parmi la population civile dans le but de la terroriser et de la punir en cas de soutien au gouvernement algérien. Celle-ci perdure pendant toutes les années 90 et fait des dizaines de milliers de victimes.

 

L’Eglise Catholique en Algérie, peu importante depuis l’indépendance, reste soutenue par des religieux et religieuses, prêtres ou consacrés. Ils sont intégrés pour la plupart de très longue date et se veulent un témoignage de l’amour gratuit dont ils essaient de vivre par le service, sous ses formes les plus diverses et les plus humbles.

 

Malgré ce témoignage, et à cause de leur foi, ils savent tous qu’ils peuvent craindre pour leur sécurité et leur vie.

 

Mais s’ils se connaissent de manières diverses, ils sont surtout tous en communion pour manifester l’amour du Dieu sauveur et miséricordieux, en étant présents tout simplement. Sous cet angle, ils ont conscience, comme l’écrit le Père Bigotto, que : « l’Eglise d’Algérie vit une mission prophétique, celle de créer pour demain le climat d’un dialogue plus paisible entre la foi chrétienne et la foi musulmane, dans la certitude que nous sommes tous fils de Dieu, ouvrage de ses mains, et que les fils de Dieu finiront par se reconnaître ».

 

Fondamentalement, c‘est la raison pour laquelle ils décident de rester parmi « les leurs » qui les ont complètement « adoptés », alors même que des appels à l’éloignement leur sont donnés, à chacun, par de nombreux proches (famille religieuse, famille, amis, …). Il y aura également de nombreuses pressions de l’État Algérien ou des autorités de leur pays respectifs.

 

 

Il est impressionnant de voir combien ce pressentiment d’accepter d’être le « grain qui meurt » a donné son fruit, manifesté par les multiples témoignages de la communauté algérienne, collectifs et individuels, publics ou privés.